Le plan comptable suisse
Le plan comptable suisse est un cadre structuré et essentiel qui standardise la manière dont les transactions financières sont enregistrées et rapportées par les entreprises en Suisse. Adapté pour répondre aux exigences réglementaires locales ainsi qu’aux normes internationales de comptabilité, ce plan permet aux entreprises de toutes tailles de maintenir une clarté et une cohérence dans leur gestion financière. Évoluant au fil du temps pour s’adapter aux nouvelles pratiques commerciales et modifications légales, le plan comptable suisse est une pierre angulaire de la transparence financière et de la responsabilité des entreprises dans le paysage économique suisse.
L’article 957 du Code des Obligations suisse stipule que toutes les entreprises, quelle que soit leur taille ou forme juridique, y compris les succursales, doivent tenir une comptabilité. Cette exigence juridique vise à garantir que les états financiers des entreprises reflètent fidèlement leur situation économique de manière transparente, permettant ainsi aux tiers, comme les investisseurs, les gérants et les administrateurs, les créanciers ou les régulateurs, de se former une opinion éclairée sur la santé financière de l’entreprise.
Le respect des principes comptables généralement acceptés est essentiel dans cette démarche. Ces principes assurent que la comptabilité est tenue de manière régulière et conforme aux normes en vigueur, offrant ainsi une image véritable et équitable de la performance financière et de la position économique de l’entreprise. Cela inclut la précision, la complétude, et la comparabilité des informations financières, facilitant ainsi une analyse cohérente et fiable par toutes les parties intéressées.
L’obligation de tenir une comptabilité conforme n’est pas seulement une mesure de conformité réglementaire, mais également un outil crucial pour la gestion interne. Elle permet aux dirigeants de suivre l’évolution de leur entreprise, de planifier stratégiquement et de prendre des décisions informées. En résumé, la tenue de comptabilité en Suisse est une composante fondamentale de la transparence et de la gouvernance d’entreprise, contribuant à la stabilité et à la crédibilité du marché économique suisse.
En Suisse, la tenue de la comptabilité est régulée notamment par le Code des Obligations, qui stipule plusieurs principes fondamentaux pour assurer une comptabilité claire, transparente, et fiable. Voici les principes principaux qui régissent la tenue de la comptabilité en Suisse :
1. Principe de vérité: Ce principe impose que les écritures comptables reflètent la réalité économique des transactions. Les enregistrements doivent être exacts et justifiables par des documents probants.
2. Principe de clarté: La comptabilité doit être tenue de manière à ce que des tiers compétents puissent comprendre rapidement et sans ambiguïté la situation financière de l’entreprise. Cela implique une organisation logique des comptes et une présentation claire des états financiers.
3. Principe de continuité: Les méthodes de comptabilité doivent rester cohérentes d’une année à l’autre. Ce principe assure la comparabilité des états financiers sur plusieurs périodes, ce qui est crucial pour l’analyse de la performance et de l’évolution de l’entreprise.
4. Principe de prudence: Ce principe guide les entreprises à adopter une approche conservatrice dans l’évaluation de leurs actifs et passifs. Les risques et les incertitudes doivent être pris en compte, ce qui peut conduire à la sous-estimation des actifs et à la surévaluation des provisions pour risques et charges.
5. Principe de périodicité: La comptabilité doit être établie à des intervalles réguliers, généralement sur une base annuelle, pour permettre l’évaluation périodique de la performance de l’entreprise. Cela aide également à garantir que toutes les transactions sont enregistrées dans la période appropriée.
Ces principes visent à garantir que la comptabilité fournit une image fidèle et équitable de la situation financière d’une entreprise, permettant ainsi aux gestionnaires, investisseurs, créanciers, et autres parties prenantes de prendre des décisions éclairées basées sur des informations financières précises et fiables.
En plus des principes fondamentaux de la tenue de la comptabilité en Suisse mentionnés précédemment (vérité, clarté, continuité, prudence et périodicité), il y a d’autres principes qui jouent également un rôle crucial dans la gestion comptable conforme aux normes suisses. Ces principes supplémentaires incluent :
1. Principe de non-compensation: Les actifs et les passifs, ainsi que les charges et les produits, ne doivent pas être compensés les uns avec les autres sauf si une telle compensation est explicitement autorisée parla loi. Cela garantit que chaque élément est clairement visible dans les états financiers, fournissant une image transparente et non déformée de la situation financière de l’entreprise.
2. Principe d’intangibilité du bilan d’ouverture: Le bilan d’ouverture d’un nouvel exercice doit correspondre au bilan de clôture de l’exercice précédent. Ce principe assure la continuité de l’information financière et permet une comparaison cohérente d’une période à l’autre.
3. Principe de régularité: La comptabilité doit être tenue selon les règles et procédures établies, en respectant les lois et réglementations en vigueur. Ce principe souligne l’importance du respect des normes comptables pour renforcer la crédibilité et la légitimité des états financiers.
4. Principe de séparation des exercices: Chaque exercice comptable doit être clairement délimité, et les revenus et les dépenses doivent être imputés à l’exercice auquel ils se rapportent, indépendamment de la date de leur paiement. Cela aide à mesurer correctement les résultats de chaque période.
5. Principe d’importance relative: Ce principe stipule que les états financiers doivent mettre en évidence les informations susceptibles d’influencer les décisions des utilisateurs. Les détails qui ne sont pas significatifs peuvent être omis si leur inclusion n’apporterait pas de valeur ajoutée significative à l’utilisateur des états financiers.
Ces principes sont destinés à soutenir la création de rapports financiers fiables et précis, permettant ainsi une analyse adéquate et des prises de décisions éclairées par les différentes parties prenantes, y compris les dirigeants, les investisseurs, et les régulateurs. Ils reflètent l’engagement de la Suisse envers la transparence financière et la gouvernance d’entreprise rigoureuse.
Voici un aperçu complet du plan comptable suisse en reprenant chaque ligne mentionnée, réparti entre les actifs, les passifs, et le compte de résultat :
1. Actifs
10. Actifs circulants
– 100 Liquidités
– 1000 Caisse
– 1020 Banque (avoir)
– 106 Avoirs à court terme cotés en bourse
– 1060 Titres
– 1069 Ajustement de la valeur des titres
– 110 Créances résultant de livraisons et prestations
– 1100 Créances provenant de livraisons et prestations (Débiteurs)
– 1109 Ducroire (provision pour créances douteuses)
– 1110 Créances envers les sociétés du groupe
– 114 Autres créances à court terme
– 1140 Avances et prêts
– 1149 Ajustement de la valeur des avances et des prêts
– 1170 Impôt préalable: TVA sur matériel, marchandises, prestations et énergie
– 1171 Impôt préalable: TVA sur investissements et autres charges d’exploitation
– 1176 Impôt anticipé
– 1180 Créances envers les assurances sociales et institutions de prévoyance
– 1189 Impôt à la source
– 1190 Autres créances à court terme
– 1199 Ajustement del a valeur des créances à court terme
– 120 Stocks et prestations non facturées
– 1200 Marchandises commerciales
– 1210 Matières premières
– 1220 Matières auxiliaires
– 1230 Matières consommables
– 1250 Marchandises en consignation
– 1260 Stocks de produits finis
– 1280 Travaux encours
– 130 Compte de régularisation de l’actif
– 1300 Charges payées d‘avance
– 1301 Produits à recevoir
14. Actifs immobilisés
– 140 Immobilisations financières
– 1400 Titres à long terme
– 1409 Ajustement de la valeur des titres
– 1440 Prêts
– 1441 Hypothèques
– 1449 Ajustement de la valeur des créances à long terme
– 148 Participations
– 1480 Participations
– 1489 Ajustement de la valeur des participations
– 150 Immobilisations corporelles meubles
– 1500 Machines et appareils
– 1509 Ajustement de la valeur des machines et appareils
– 1510 Mobilier et installations
– 1519 Ajustement de la valeur du mobilier et des installations
– 1520 Machines de bureau, informatique, systèmes de communication
– 1529 Ajustement de la valeur des machines de bureau, inf. et syst. comm.
– 1530 Véhicules
– 1539 Ajustement de la valeur des véhicules
– 1540 Outillages etappareils
– 1549 Ajustement del a valeur des outillages et appareils
– 160 Immobilisations corporelles immeubles
– 1600 Immeubles d’exploitation
– 1609 Ajustement de la valeur des immeubles d’exploitation
– 170 Immobilisations incorporelles
– 1700 Brevets, know-how, licences, droits, développement
– 1709 Ajustement de la valeur des brevets, know-how, licences, droits, développement
– 1770 Goodwill
– 1779 Ajustement de la valeur des goodwill
– 180 Capital non versé : capital social, capital de fondation
– 1850 Capital actions, capital social, droits de participations ou capital de fondation nonversés
2. Passif
20. Dettes à court terme
– 200 Dettes à court terme résultant d’achats et de prestations de services
– 2000 Dettes résultant d’achats et de prestation de services (créanciers)
– 2030 Acomptes de clients
– 2050 Dettes résultant d’achats et de
– 2050 Dettes résultant d’achats et de prestations de services envers des sociétés du groupe
– 210 Dettes à court terme rémunérées
– 2100 Dettes bancaires
– 2120 Engagements de financement par leasing
– 2140 Autres dettes à court terme rémunérées
– 220 Autres dettes à court terme
– 2200 TVA due
– 2201 Décompte TVA
– 2206 Impôt anticipé dû
– 2208 Impôts directs
– 2210 Autres dettes à court terme
– 2261 Dividendes
– 2270 Assurances sociales et institutions de prévoyance
– 2279 Impôt à la source
– 230 Passifs de régularisation et provisions à court terme
– 2300 Charges à payer
– 2301 Produits encaissés d’avance
– 2330 Provisions à court terme
24. Dettes à long terme
– 240 Dettes à long terme rémunérées
– 2400 Dettes bancaires
– 2420 Engagements de financement par leasing
– 2430 Emprunts obligataires
– 2450 Emprunts
– 2451 Hypothèques
– 250 Autres dettes à long terme
– 2500 Autres dettes à long terme
26. Provisions à long termes et provisions légales
– 2600 Provisions
28. Fonds propres (personnes morales)
– 280 Capital social ou capital de fondation
– 2800Capital-actions, capital social, capital de fondation
– 290 Réserves / bénéfices et pertes
– 2900 Réserves légales issues du capital
– 2930 Réserves sur participations propres au capital
– 2940 Réserves d‘évaluation
– 2950 Réserves légales issues du bénéfice
– 2960 Réserves libres
– 2970 Bénéfice /perte reporté
– 2979 Bénéfice /perte de l’exercice
– 2980 Propres actions, parts sociales, droits de participations (poste négatif)
28. Capital propre (raisons individuelles)
– 2800 Capital propre en début d’exercice
– 2820 Apports de capital / prélèvements sur capital
– 2850 Compte privé
– 2891 Bénéfice / perte de l’exercice
28. Capital propre(sociétés de personnes)
– 2800 Capital, associés A en début d’exercice
– 2810 Apports de capital / prélèvements sur capital, associé A
– 2820 Compte privé, associé A
– 2831 Bénéfice / perte de l’exercice, associé A
– 2850 Capital, commanditaire A en début d’exercice
– 2810 Apport de capital / prélèvements sur capital, commanditaire A
– 2820 Compte privé, commanditaire A
– 2831 Bénéfice / perte de l’exercice, commanditaire A
3. Chiffre d’affaires résultant des ventes et des prestations de services
– 3000 Ventes de produits fabriqués
– 3200 Ventes de marchandises
– 3400 Ventes de prestations
– 3600 Autres ventes et prestations de services
– 3700 Prestations propres
– 3710 Consommations propres
– 3800 Déductions sur ventes
– 3805 Pertes sur clients, variation du ducroire
– 3900 Variation des stocks de produits semi-finis
– 3901 Variation des stocks de produits finis
– 3940 Variation de la valeur des prestations non facturées
4. Charges de matériel, de marchandises et de prestations de tiers
– 4000 Charges de matériel de l‘atelier
– 4200 Achats de marchandises destinées à la revente
– 4400 Prestations / travaux de tiers
– 4500 Charges d‘énergie pour l‘exploitation
– 4900 Déductions sur les charges
5. Charges de personnel
– 5000 Salaires : Total des rémunérations brutes versées aux employés.
– 5700 Charges sociales: Contributions sociales obligatoires de l’employeur.
– 5800 Autres charges du personnel : Autres dépenses liées au personnel, telles que les avantages non monétaires.
– 5900 Charges de personnels temporaires : Coûts associés à l’emploi de personnel intérimaire.
6. Autres charges d‘exploitation, Amortissements et ajustement de valeur, Résultat financier
– 6000 Charges de locaux : Loyer et frais d’entretien des bâtiments.
– 6100 Entretien, réparations et remplacement des installations servant à l’exploitation : Coûts de maintenance des équipements et des infrastructures.
– 6105 Leasing immobilisations corporelles meubles : Coûts de location-financement pour le mobilier et les équipements.
– 6200 Charges de véhicules et de transport : Frais liés à l’utilisation de véhicules dans les activités commerciales.
– 6260 Leasing et location de véhicules : Coûts de leasing ou de location de véhicules.
– 6300 Assurances-choses, droits, taxes, autorisations : Prime d’assurance, taxes et frais de licences.
– 6400 Charges d’énergie et évacuation des déchets: Coûts d’énergie et de gestion des déchets.
– 6500 Charges d‘administration : Dépenses administratives générales.
– 6570 Charges et leasing d’informatique : Coûts informatiques, y compris le leasing d’équipements IT.
– 6600 Publicité: Dépenses en publicité et en promotion.
– 6700 Autres charges d‘exploitation : Autres dépenses opérationnelles non classées ailleurs.
– 6800 Amortissement et ajustement de valeur des postes sur immobilisations corporelles : Amortissement des actifs physiques.
– 6900 Charges financières : Intérêts et autres coûts liés à la finance.
– 6950 Produits financiers: Revenus financiers, tels que les intérêts reçus.
7. Résultat des activités annexes d‘exploitation
– 7000 Produits accessoires : Revenus de sources annexes non principales.
– 7010 Charges accessoires: Dépenses liées aux activités accessoires.
– 7500 Produits des immeubles d‘exploitation : Revenus locatifs des propriétés de l’entreprise.
– 7510 Charges des immeubles d‘exploitation : Coûts associés aux immeubles exploités par l’entreprise.
8. Résultats extraordinaires et hors exploitation
– 8000 Charges hors exploitation: Dépenses non liées directement aux opérations courantes.
– 8100 Produits hors exploitation: Revenus non liés aux opérations principales.
– 8500 Charges extraordinaires, exceptionnelles ou hors période : Événements rares ou inhabituels affectant les finances.
– 8510 Produits extraordinaires, exceptionnels ou hors période : Revenus exceptionnels ou hors période.
9. Clôture
– 9200 Bénéfice / perte de l’exercice : Résultat net de l’année, calculé comme la différence entre les revenus et les dépenses.
Ce plan détaillé fournit une structure claire pour la comptabilité en conformité avec les normes suisses, aidant les entreprises à maintenir une gestion précise de leurs finances avec le bilan et le compte de résultats.
Le plan comptable suisse est conçu pour être flexible et adaptatif, ce qui le rend particulièrement utile dans un contexte économique mondialisé où les entreprises doivent souvent répondre à la fois aux normes locales et internationales.
Voici quelques aspects supplémentaires du plan comptable et de la comptabilité en Suisse :
1. Conformité avec les normes IFRS: Pour les entreprises suisses cotées en bourse ou celles qui ont des activités internationales, la conformité avec les Normes internationales d’information financière (IFRS) peut être requise. Le plan comptable suisse permet une certaine flexibilité pour aligner la comptabilité locale avec ces normes internationales, facilitant ainsi la consolidation des états financiers et la comparabilité avec des entreprises d’autres juridictions.
2. Utilisation de la technologie: La Suisse encourage l’utilisation de la technologie dans la tenue des comptabilités. Des logiciels de comptabilité avancés sont largement utilisés par les entreprises suisses, permettant l’automatisation des processus comptables et une plus grande précision des données. Ces systèmes aident également à assurer la conformité continue avec les principes comptables suisses et internationaux.
3. Audit et contrôle interne: Le système comptable suisse exige que les entreprises de certaines tailles ou formes juridiques soumettent leurs comptes à un audit externe. Cela garantit non seulement la conformité avec les règlements mais renforce aussi la transparence et la confiance des investisseurs. Les contrôles internes sont également un aspect crucial, car ils assurent l’intégrité des informations financières et protègent contre les erreurs et les fraudes.
4. Formation et certification: Les professionnels de la comptabilité en Suisse sont généralement bien formés et doivent souvent obtenir des certifications spécifiques pour pratiquer. Cela comprend les professionnels exerçant auprès des fiduciaires comme RISTER – Fiduciaire à Genève, conseillers financiers, agents fiduciaires, fiscalistes, experts-comptables et les auditeurs agréés qui ont suivi une formation rigoureuse et respectent des normes professionnelles élevées, garantissant ainsi la qualité et la fiabilité des pratiques comptables.
5. Impact de la législation suisse: Le plan comptable suisse est influencé par les lois et régulations locales, y compris le Code des Obligations qui définit les exigences en matière de tenue de livres et de rapport financier. La législation suisse en matière de comptabilité est régulièrement mise à jour pour répondre aux changements économiques et technologiques, ainsi qu’aux exigences des normes internationales.
Ces aspects soulignent l’approche rigoureuse et méthodique de la Suisse en matière de comptabilité, reflétant son engagement envers la précision, la transparence et la conformité dans la gestion financière des entreprises.
En conclusion, le plan comptable suisse est bien plus qu’une simple liste de comptes; il est une composante vitale de la stratégie financière des entreprises suisses, facilitant non seulement la conformité réglementaire mais aussi l’amélioration des processus décisionnels à tous les niveaux de l’entreprise. En fournissant un langage commun pour la communication financière, il joue un rôle crucial dans l’analyse des performances, la planification stratégique et la gestion des risques. Les entreprises qui adoptent et mettent à jour efficacement leur plan comptable peuvent ainsi s’assurer une gestion optimale et sont mieux préparées à naviguer dans le paysage économique complexe et en constante évolution de la Suisse.
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