Amortissement : Définition et Principes de Base
L’amortissement est un terme financier qui désigne la dépréciation progressive de la valeur d’un actif immobilisé au fil du temps.Utilisé dans les domaines de la comptabilité et de la finance, l’amortissement permet aux entreprises de répartir le coût d’un actif sur sa durée de vie utile. Cet article explore la notion d’amortissement, ses méthodes principales, et son importance dans la gestion financière d’une entreprise.
Qu’est-ce que l’amortissement ?
L’amortissement est le processus comptable par lequel une entreprise réduit la valeur comptable d’un actif tangible ou intangible. Cette réduction reflète l’usure, l’obsolescence ou le vieillissement de l’actif. Les actifs susceptibles d’être amortis incluent les bâtiments, les machines, les équipements de bureau, les véhicules et certains types de propriété intellectuelle tels que les brevets et les droits d’auteur.
Pourquoi amortir un actif ?
Les principales raisons d’amortir un actif sont :
1. Répartition des coûts : Étaler le coût d’un actif sur plusieurs périodes comptables aide à obtenir une meilleure correspondance entre les revenus générés par l’actif et les charges liées à son utilisation.
2. Précision financière : L’amortissement fournit une image plus précise de la valeur actuelle de l’actif et de la santé financière de l’entreprise.
3. Avantages fiscaux : Dans de nombreux systèmes fiscaux, l’amortissement est une dépense déductible, ce qui permet de réduire l’impôt sur le revenu des entreprises.
Méthodes d’amortissement
Plusieurs méthodes d’amortissement peuvent être utilisées, en fonction de la nature de l’actif et des politiques comptables de l’entreprise :
– Amortissement linéaire : La méthode la plus simple et la plus courante, où le coût de l’actif est réparti uniformément sur sa durée de vie utile.
– Amortissement dégressif : Permet une dépréciation plus rapide dans les premières années de la vie de l’actif.
– Amortissement selon les unités de production : Base la charge d’amortissement sur l’utilisation réelle de l’actif.
Taux d’amortissement standards en Suisse pour divers types de biens immobiliers et mobiliers – LIFD
L’article 960a al. 3 du Code des obligations suisse (CO)établit les règles de base pour l’amortissement des actifs dans les comptes des entreprises. Selon cet article, les pertes de valeur dues à l’utilisation et au vieillissement des actifs doivent être comptabilisées sous forme d’amortissements. De plus, toute autre baisse de valeur doit être reconnue à travers des corrections de valeur, conformément aux principes commerciaux généralement reconnus. Ces ajustements doivent être effectués directement ou indirectement dans les comptes concernés et sont déduits du compte de résultat. Ils ne doivent pas être affichés comme passifs.
Cette disposition souligne l’importance d’une évaluation appropriée des actifs sur la durée et permet aux entreprises de maintenir une représentation fidèle de leur situation financière en ajustant la valeur comptable des actifs pour refléter leur usure réelle ou leur obsolescence. Cela aide également à garantir que les états financiers présentent une image précise de la santé économique de l’entreprise à tout moment.
La Loi fédérale sur l’impôt fédéral direct (LIFD) enSuisse inclut des articles spécifiques tels que les articles 27, 28 et 62 qui traitent de divers aspects de l’imposition des entreprises et des individus.L’article 27 concerne les déductions spécifiques disponibles pour certaines catégories de dépenses, tandis que l’article 28 régit les déductions générales pour les frais professionnels. L’article 62 se concentre sur les règles d’amortissement pour les actifs, stipulant que les amortissements doivent être justifiés et correctement comptabilisés ou indiqués dans un plan spécial d’amortissements si la comptabilité est simplifiée. Ces dispositions visent à assurer une taxation équitable et représentent les principes directeurs pour l’évaluation et la déduction des coûts associés aux actifs et dépenses professionnelles.
L’amortissement est donc une pratique comptable permettant de répartir le coût d’un actif sur sa durée de vie utile. Différents taux d’amortissement sont appliqués selon le type de bien, que ce soit des bâtiments, du matériel ou des équipements.
Taux d’amortissement pour les bâtiments
– Maisons d’habitation de sociétés immobilières et pour le personnel :
– 2 % pour le bâtiment seul.
– 1,5 % lorsque l’amortissement concerne à la fois le bâtiment et le terrain.
– Bâtiments commerciaux (bureaux, banques, magasins, cinémas) :
– 4 % pour le bâtiment seul.
– 3 % pour le bâtiment et le terrain ensemble.
Taux pour les hôtels et les restaurants
– Bâtiments d’hôtellerie et de restauration :
– 6 % pour le bâtiment seul.
– 4 % pour le bâtiment et le terrain ensemble.
Taux pour les installations industrielles
– Fabriques, entrepôts et bâtiments artisanaux :
– 8 % pour le bâtiment seul.
– 7 % pour le bâtiment et le terrain ensemble.
Autres biens spécifiques
– Entrepôts à hauts rayonnages et installations similaires :15 %
– Constructions mobilières sur fonds d’autrui : 20 %
– Voies ferrées et conduites d’eau industrielles : 20 %
– Réservoirs, conteneurs, y compris wagons-citernes : 20 %
– Mobilier commercial et installations d’ateliers : 25 %
– Moyens de transport non motorisés, par exemple, les remorques : 30 %
– Machines de production et véhicules à moteur : 40 %
– Machines exposées à des conditions chimiques nuisibles ou utilisées pour le travail en équipes : 40 %
– Matériel de bureau et ordinateurs : 40 %
– Valeurs immatérielles (brevets, droits d’édition, licences, etc.) : 40 %
– Outillage et ustensiles d’artisans : 45 %
– Vaisselle et linge d’hôtel et de restaurant : 45 %
Cas spéciaux d’amortissement
– Investissements en économie d’énergie : Amortissement possible à 50% les deux premières années, puis selon les taux usuels.
– Installations de protection de l’environnement : Même régime d’amortissement que pour les investissements énergétiques.
Amortissements opérés sur des actifs réévalués
Les amortissements effectués sur des actifs après une réévaluation visant à équilibrer les comptes suite à des pertes ne sont acceptés que sous certaines conditions. Ces conditions stipulent que la réévaluation doit être conforme aux normes du droit commercial et que les pertes concernées doivent être éligibles à la déduction fiscale au moment où l’amortissement est réalisé. Cela assure que les ajustements de valeur soient justifiés et légitimes aux yeux de la loi, et que les pertes comptabilisées correspondent à des diminutions réelles de la valeur économique de l’actif.
Cet aperçu démontre la complexité et la variabilité des taux d’amortissement, soulignant l’importance de la gestion précise des actifs etdes méthodes comptables adaptées à chaque type de bien et à chaque situation.
Procédures cantonales spéciales d’amortissement
En Suisse, les méthodes d’amortissement peuvent varier significativement d’un canton à l’autre, en fonction des lois fiscales cantonales spécifiques. Ces méthodes spéciales d’amortissement permettent, sous certaines conditions, des amortissements dérogatoires ou accélérés. Cette flexibilité est conçue pour s’adapter aux réalités économiques locales et encourager certaines activités ou investissements dans les cantons.
Par exemple, certains cantons peuvent permettre un amortissement plus rapide pour les investissements dans des équipements écologiques ou technologiquement avancés afin de stimuler l’innovation et la durabilité. Ces mesures peuvent inclure des taux d’amortissement plus élevés pendant les premières années ou des possibilités d’amortissement immédiat pour certains actifs.
Ces règles spécifiques sont souvent en place pour soutenir la politique économique cantonale, en encourageant les entreprises à investir dans des actifs qui bénéficient de l’économie locale ou qui sont alignés avec les objectifs stratégiques du canton, comme la réduction de l’empreinte carbone ou le renforcement de l’infrastructure technologique.
Pour une compréhension approfondie des spécificités cantonales et des méthodes d’amortissement applicables, il est recommandé de consulter directement la fiduciaire RISTER à Genève, les autorités fiscales du canton concerné.
Considérations spéciales sur les amortissements
Les terrains ne sont généralement pas amortissables car ils ne se déprécient pas avec le temps. En comptabilité, un actif est normalement amorti pour refléter sa consommation ou son usure durant sa durée de vie utile.Cependant, contrairement à des actifs comme les bâtiments ou les équipements, le terrain est considéré comme ayant une durée de vie indéfinie et ne perd pas de valeur du fait de son utilisation ou de l’usure. En effet, la valeur des terrains peut même augmenter au fil du temps.
Les pratiques d’amortissement, y compris les méthodes et les taux utilisés, peuvent varier considérablement d’un pays à l’autre en raison des différences dans les règles comptables et fiscales. Par exemple, les normes internationales de comptabilité (IAS) et les principes comptables généralement reconnus (GAAP) stipulent que le terrain ne peut pas être amorti. Ces normes exigent que les coûts des terrains soient comptabilisés à leur prix d’achat sans dépréciation au fil du temps, sauf dans des circonstances exceptionnelles comme l’épuisement des ressources naturelles présentes sur le terrain.
En fiscalité, le traitement des terrains est également unique. Les terrains ne sont pas soumis à l’amortissement pour les déclarations fiscales, bien que les profits réalisés lors de leur vente puissent être soumis à l’impôt sur les plus-values, qui dépend de la différence entre le prix de vente et le prix d’achat original.
En droit comptable et fiscal, les amortissements permettent de répartir le coût d’un actif sur sa durée de vie utile, réduisant ainsi la valeur comptable de cet actif année après année dans les livres de l’entreprise. Cela reflète la diminution théorique de la valeur de l’actif due à son utilisation, son usure ou son obsolescence.
Cependant, il est important de noter que la valeur vénale, ou valeur de marché, de cet actif peut rester supérieure au montant comptabilisé à l’actif du bilan. Cela se produit souvent avec des biens immobiliers ou certains équipements dont la demande sur le marché reste élevée ou augmente même au fil du temps. Par exemple, un bâtiment situé dans une zone en développement peut voir sa valeur de marché augmenter bien au-delà de sa valeur comptable diminuée par les amortissements.
Cette différence entre la valeur comptable d’un actif (après amortissement ou provision) et sa valeur vénale crée ce qu’on appelle des « réserves latentes« . Ces réserves latentes sont des gains potentiels non réalisés qui ne sont pas reflétés dans les états financiers de l’entreprise jusqu’à ce que l’actif soit vendu ou réévalué. Dans le contexte fiscal, ces réserves peuvent avoir des implications importantes, car elles influencent la valorisation de l’entreprise et peuvent affecter les décisions stratégiques relatives aux investissements et à la planification fiscale.
Ainsi, bien que les amortissements soient un outil comptable essentiel pour respecter le principe de prudence et fournir une image fidèle de la situation financière de l’entreprise, ils ne reflètent pas toujours la valeur réelle des actifs sur le marché. La compréhension de cette dynamique est cruciale pour les décideurs et les investisseurs qui cherchent à évaluer correctement les actifs d’une entreprise.
Il est crucial pour les entreprises et les investisseurs de comprendre ces principes pour une gestion et une planification fiscale et comptable adéquates.
Chez RISTER, fiduciaire basée à Genève, nous nous engageons à fournir des services de comptabilité et de fiscalité de première qualité pour répondre aux besoins spécifiques de chaque client, qu’il s’agisse d’entreprises ou de particuliers. Nos services comptables incluent la tenue de livres précise, la préparation des états financiers conformes aux normes suisses et internationales, ainsi que des services d’audit rigoureux pour assurer la conformité réglementaire de nos clients. En matière de fiscalité, nous offrons des conseils stratégiques pour optimiser votre charge fiscale, la préparation et la révision des déclarations d’impôts, et un accompagnement solide lors des contrôles fiscaux. Notre objectif est de vous fournir des solutions personnalisées qui non seulement simplifient votre gestion quotidienne mais favorisent également une croissance durable de votre activité.
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